chinois

chinois

chinois, oise [ ʃinwa, waz ] adj. et n.
• 1575; de Chine
I Adj.
1De Chine. sin(o)-. L'ancien empire chinois. céleste. La République chinoise. La révolution culturelle chinoise. Religions chinoises (bouddhisme, confucianisme, taoïsme). Bonze, mandarin chinois. Coolie chinois. Pagode chinoise. Le li, mesure chinoise. Anciennes monnaies chinoises (sapèque, tael). Écriture chinoise; caractères chinois. idéogramme. Peuplé de Chinois. Le quartier chinois de San Francisco.
2Qui vient de Chine, imite un certain goût propre à la Chine. Pavillon chinois : petit kiosque à toit pointu et découpé. Décor chinois. chinoiserie. Paravent chinois. Lanterne chinoise. Chapeau chinois. Ombres chinoises. Casse-tête chinois. casse-tête. Supplice chinois. Cuisine chinoise. Restaurant chinois; n. m. un chinois. Je dîne « au chinois à cause du gingembre confit » (J. Roubaud).
3Bizarre et compliqué (par allus. à l'écriture chinoise). C'est assez chinois.
II N.
1Personne habitant en Chine, ou originaire de Chine. péj. chinetoque. Une Chinoise. Les yeux bridés des Chinois.
2(1799) Fam., vieilli Individu à l'allure bizarre dont on se méfie. Personne qui subtilise, ergote à l'excès. Quel Chinois ! ( chinoiserie) .
3 N. m. Le chinois : ensemble des langues parlées en Chine; spécialt dans la région de Pékin (mandarin). « le chinois est une langue qui se crie comme j'imagine toujours les langues des déserts, c'est une langue incroyablement étrangère » (Duras). Les tons du chinois. Écrire le chinois. Transcription latine du chinois. pinyin.
Loc. C'est du chinois : c'est incompréhensible (cf. C'est de l'algèbre, de l'hébreu).
4 N. m. (1832) Petite orange amère ( kumquat) que l'on fait confire.
5 N. m. Passoire fine, conique (comme un chapeau chinois). Passer une sauce au chinois.

chinois nom masculin Langue parlée en Chine, et plus spécialement la langue commune, basée sur le dialecte du Nord. Arbrisseau du groupe des agrumes (Citrus myrtifolia) dont les fruits sont utilisés en confiserie. Passoire fine, de forme conique. ● chinois (expressions) nom masculin Familier. C'est du chinois, c'est incompréhensible. ● chinois, chinoise adjectif et nom De Chine. Familier. Subtil ou pointilleux à l'excès : Être chinois dans le travail.chinois, chinoise (citations) adjectif et nom Raymond Queneau Le Havre 1903-Paris 1976 Un empereur changea les mœurs des Chinois en modifiant la langue, voilà qui me paraît fort possible. Il y a une force du langage, mais il faut savoir où l'appliquer […]. Bâtons, chiffres et lettres Gallimardchinois, chinoise adjectif Dans le goût de la Chine : Jardin chinois. Familier. Subtil, bizarre, compliqué. ● chinois, chinoise nom Populaire. Individu bizarre : Qu'est-ce que c'est que ce chinois-là ?chinois, chinoise (expressions) adjectif Broderie chinoise, broderie de soie finement colorée, rehaussée d'or.

chinois, oise
adj. et n.
rI./r adj.
d1./d De Chine. Du thé chinois.
d2./d Fig., Fam. Qui est formaliste, minutieux à l'excès.
rII./r n.
d1./d Habitant ou personne originaire de Chine. Un(e) Chinois(e).
(Madag.) Métis d'origine chinoise, établi à Madagascar.
d2./d n. m. LING Langue de la famille des langues sino-tibétaines, comprenant le mandarin (langue nationale) et de nombreux dialectes parlés en Chine.
|| Abusiv. Mandarin.
|| Fig., Fam. C'est du chinois: c'est obscur, inintelligible.
d3./d n. m. Passoire à grille très fine, de forme conique, utilisée en cuisine.
d4./d n. m. (Polynésie fr.) Fam. épicier, petit commerçant, d'origine chinoise.
|| (Guyane, Réunion) épicier ou tenancier d'un débit de boissons (chinois ou non).
(Réunion) Par ext. épicerie ou débit de boissons.
(oc. Indien) Boutique de Chinois: V. boutique (sens 1).
d5./d n. m. Fam. (Cour. Madag.) Restaurant servant de la cuisine chinoise.

⇒CHINOIS, OISE, adj. et subst.
I.— [En parlant d'une pers., parfois d'un animal ou d'une plante.]
A.— (Personne, parfois animal, plante) qui est né, habite en Chine, originaire de ce pays. Tous, en prose ou en vers, ont écrit sur l'arbuste chinois (KARR, Sous les tilleuls, 1832, p. 19).
Spéc., emplois subst.
1. Personne de ce pays représentée dans des œuvres artistiques. Regardez-vous dans la glace par-dessus les Chinois de votre pendule (FLAUBERT, Correspondance, 1857, p. 162).
2. P. ext. Partisan de la doctrine de Mao-Tsé-Toung. Synon. maoïste. La Chinoise parisienne en casquette (A. JOUFFROY, L'Avant-scène du cinéma, Une Affaire à régler avec le monde entier, n° 114, 1971, p. 10).
B.— P. anal., avec une nuance péj. (Personne) qui présente des ressemblances avec les Chinois, leur physique et surtout leur caractère réel ou présumé; qui est étranger, peu intéressant, original, compliqué, rusé. — C'est ce satané farceur de lord Byron qui vous a valu cela. Oh! ce chinois d'Anglais était-il rageur! (BALZAC, Un Début dans la vie, 1842, p. 368).
II.— [En parlant d'un inanimé.]
A.— Adjectif
1. [D'une chose, d'un trait physique, moral, d'une œuvre, d'un événement] Propre à la Chine, à ses habitants, à leurs caractéristiques, à leurs mœurs; qui présente des ressemblances avec ce peuple, ses particularités, ses réalisations. Quartier, restaurant, supplice chinois. Ses mouvements sont pleins d'une grâce chinoise (T. GAUTIER, Poésies, 1872, p. 241).
SYNT. Art, paravent chinois; caractère chinois; écriture, lanterne chinoise.
P. ell. du subst. manière. À la chinoise. Souen et Peï s'accroupirent à la chinoise (MALRAUX, La Condition humaine, 1933, p. 314).
Spéc. (Coiffure) à la chinoise. Façon de se coiffer en relevant ses cheveux sur le front et les tempes et en les rassemblant sur la nuque. Apercevez-vous une jeune femme coiffée à la chinoise? (BALZAC, La Paix du ménage, 1830, p. 312). Yeux à la chinoise. Yeux bridés. Une étincelle gaillarde pétillait dans ses petits yeux à la chinoise (VERLAINE, Œuvres posthumes, t. 1, Histoires comme ça, 1896, p. 319).
2. P. ext. Qui présente certaines particularités propres ou qu'on attribue au caractère des Chinois; compliqué, étrange, barbare. Ce vote plural (...) semble au premier abord un peu chinois comme raffinement (VERLAINE, Œuvres posthumes, t. 3, Prose, 1896, p. 136).
3. Spécialement
a) ARCHIT., B.-A. Pavillon chinois. Kiosque à toit pointu, rappelant l'architecture, la décoration des habitations chinoises. Un jardin supérieurement tenu, ayant les plus belles eaux, un pavillon chinois et de beaux arbres (MAINE DE BIRAN, Journal, 1816, p. 199).
b) JEUX, SPECTACLES
Casse-tête chinois. Cf. casse-tête rem.
Ombre chinoise. Silhouette découpée dont l'ombre est projetée sur un écran; au plur., p. méton., spectacle inventé, semble-t-il, par les Chinois, consistant à projeter de telles silhouettes. Il y a ce soir grande soirée d'ombres chinoises chez la princesse de Parme (PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, p. 34).
P. compar. Ces costumes bizarres qui se dessinaient devant lui [Bois-Doré] en ombres chinoises (G. SAND, Les Beaux Messieurs de Bois-Doré, t. 2, 1858, p. 48).
Portrait chinois. Jeu de portrait plus compliqué que le jeu ordinaire, consistant à deviner le nom d'une personne alors qu'elle est comparée à divers animaux, plantes, objets. On jouait à la balle, aux charades, aux portraits chinois (S. DE BEAUVOIR, Mémoires d'une jeune fille rangée, 1958, p. 241).
c) MUS. Bonnet, chapeau, pavillon chinois. Instrument de musique ayant des formes propres à la Chine, composé d'un disque de cuivre à clochettes disposé au bout d'un bâton qu'on agite en mesure. Concerto pour trois chapeaux chinois (VILLIERS DE L'ISLE-ADAM, Contes cruels, Le secret de l'ancienne musique, 1883, p. 182).
B.— Subst. masc.
1. ARTS MÉN. Passoire fine et conique rappelant la forme du chapeau des mandarins chinois. Tout était demeuré en place; (...) les poêles et les chinois s'alignaient sur les étagères des cuisines (MORAND, Parfaite de Saligny, 1947, p. 181).
2. BOT., GASTR. Petite orange amère, généralement verte, de Chine, fruit d'une variété de bigaradier, que l'on confit et prépare souvent à l'eau de vie. Il n'y a pas de (...) chinois à l'eau-de-vie en Chine, de chapeaux bangkoks à Bangkok (MORAND, Le Voyageur et l'amour, 1932, I, 1, p. 56).
3. Genre, style, façon de faire de ce peuple. Il (...) fabriqua de ses mains tout un mobilier d'un chinois tout à fait extraordinaire (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1888, p. 848).
4. LING. Langue des Chinois, difficile à apprendre par des étrangers. Savez-vous le chinois? J'aimerais beaucoup que vous missiez du chinois ou du persan sur mon album (A. FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, p. 52).
Expr. fig.
a) Parler chinois. Parler de façon incompréhensible, peu claire, à mots couverts. Explique donc ça? Qu'est-ce que ça veut dire? ... (...) Parle pas chinois!... (CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, p. 608).
b) Être du chinois (pour qqn). Etre aussi difficile, compliqué que cette langue. Les comptes lui sont du chinois, mais sa terreur de la pauvreté le pousse à la parcimonie (BLANCHE, Mes modèles, 1928, p. 230).
Rem. ROB. Suppl. 1970 atteste un synon. péj. de Chinois, subst. Chinetoque ou Chinetoc.
Prononc. et Orth. :[], fém. [-nwa:z]. Pour la finale -ois, cf. -ais et albanais. DUB. transcrit [] post. pour la finale dans le cas de « relatif à la Chine », [a] ant. dans le cas de « pointilleux, ergoteur ». Ds Ac. 1798-1878. Étymol. et Hist. 1. [1602 chinese d'apr. Pt ROB.] 1605 subst. « habitant de la Chine » (PALMA CAYET, Chronologie septenaire, r° 440 d'apr. Esnault ds Fr. mod. t. 11, 1943, pp. 209, 210); 2. 1675 à la chinoise (Inventaire général des meubles de la couronne ds HAVARD t. 1, 1887, p. 810); 3. 1803 subst. masc. « langue parlée en Chine » (CHATEAUBRIAND, Génie du Christianisme, t. 2, p. 407); 4. a) 1808 chinois de paravent « figure grotesque » (D'HAUTEL, Dict. du bas-lang.); b) [1820 subst. « original, homme bizarre » d'apr. ESN.] 1835 (BALZAC, Le Père Goriot, p. 24 ds G. MAYER, La Qualification affective ds les romans d'H. Balzac, Paris, Droz, 1940, p. 74). Dér. du nom de la Chine; suff. -ois. Fréq. abs. littér. :1 603. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 1 988, b) 2 341; XXe s. : a) 1 653, b) 2 871.
DÉR. Chinoisement, adv. De façon chinoise, rusée, méchante, étrange, compliquée. Était-ce une vengeance chinoisement académique (...)? (E. et J. DE GONCOURT, Journal, 1894, p. 521). 1re attest. 1888 (VERLAINE, Œuvres complètes, t. 2, Amour, p. 57); de chinois, suff. -(e)ment2. Fréq. abs. littér. : 1.
BBG. — PAMART (P.), RIVERAIN (J.). Mots ds le vent. Vie Lang. 1969, p. 523. — QUEM. 2e s. t. 2 1971.

chinois, oise [ʃinwa, waz] adj. et n.
ÉTYM. 1610; chinese, 1602; de Chine.
———
I
A Adj.
1 De Chine; relatif à la Chine. Sino-. || Le peuple chinois. || L'économie, la société chinoise. || La population chinoise est la plus importante du monde.L'ancien empire chinois. Céleste (céleste empire). || Les anciens fonctionnaires chinois. Mandarin. || La république chinoise de Sun-yat-sen. || La république populaire chinoise. || L'histoire chinoise. || Les dynasties chinoises. || La diaspora chinoise dans le monde.Mots désignant des réalités traditionnelles chinoises (croyances, philosophies, religions). Confucianisme, tao, taoïsme; yin (et yang). || Le bouddhisme chinois. || Bonzes chinois. || Mandarins chinois. || Pagode chinoise.La sapèque, le taël, anciennes monnaies chinoises. || Monnaie chinoise moderne (République populaire de Chine). Yen-min-piao, et aussi yuan. || Anciennes mesures chinoises : li, yu. || Mots français d'origine chinoise : kaolin, nankin, poussah, thé. || « Perdre la face », « tigre de papier », expressions calquées de formules chinoises.L'art chinois ancien, moderne. || Musique chinoise. || Le théâtre, l'opéra chinois (traditionnel).La médecine traditionnelle chinoise, basée sur l'acupuncture, l'application de moxas… || La gymnastique chinoise.Étude de la civilisation chinoise. Sinologie. || Traits particuliers à la culture chinoise. Sinité. || La langue chinoise. → ci-dessous le chinois. || La Pensée chinoise, ouvrage de M. Granet.
1 Je ne sais quels lettrés de nos climats se sont effrayés de l'antiquité de la nation chinoise (…) Laissez tous les lettrés chinois, tous les mandarins, tous les empereurs reconnaître Fo-hi pour un des premiers qui donnèrent des lois à la Chine.
Voltaire, Dict. philosophique, Chine.
Spécialt a Peuplé de Chinois. || Le quartier chinois de San Francisco.
b De la langue chinoise. → ci-dessous, C., le chinois. || Grammaire chinoise. || L'écriture chinoise. || Les caractères chinois. Caractère, idéogramme; clé (ou radical), trait. || Mots chinois monosyllabiques, dissyllabiques (écrits en un ou deux caractères). || Caractères chinois simples, complexes.Calligraphie, poésie chinoise.
c Favorable à la Chine populaire, à sa politique. Maoïste, prochinois.N. || La Chinoise, film de J.-L. Godard.
2 Qui vient de Chine ou rappelle le style, les manières, les mœurs de Chine, d'Extrême-Orient. Chinoiserie. || Bronze, dragon, magot chinois. || Lanterne chinoise. || Paravent chinois. || La laque chinoise, vernis renommé.
2 Il s'y voyait mille choses étranges et charmantes, des magots chinois, des écrans de soie, des paravents de laque (…)
France, le Petit Pierre, XVI, p. 103.
La cuisine chinoise (pékinoise, cantonaise, du Seu-Tchouan). || Plats chinois (potage aux « nids d'hirondelle », aux ailerons de requins, pâté impérial, canard et porc laqué, riz cantonais, etc.), soupe chinoise. || Cuisine chinoise à la vapeur.Restaurant chinois (hors de Chine) : restaurant extrême-oriental.
Loc. || Pavillon chinois : petit kiosque à toit pointu et découpé.Chapeau chinois, bonnet (cit. 3) chinois ou pavillon chinois (instrument de musique). Chapeau, II., 6.Boulier chinois.Broderie chinoise, de soie rehaussée d'or.Jeux chinois : exercices, tours d'adresse propres aux troupes chinoises.
Loc. fig. Supplice chinois, très cruel, raffiné. || Casse-tête chinois. Casse-tête.Ombres chinoises. Ombre (cit. 40).
Bot. || Bigaradier chinois (qui produit les chinois, II., 1.).
3 Fig. (par allus. à l'écriture chinoise). C'est assez chinois, bizarre et compliqué (→ ci-dessous, C., 2.).
B N.
1 N. m. et f. || Un Chinois, une Chinoise : habitant(e) ou personne originaire de la Chine; spécialt, de l'ethnie majoritaire en Chine, les Hans. || Les yeux « bridés » des Chinois. || Les Chinois de Chine populaire. || Les Chinois de Taïwan. Formosan (vieilli), taïwanais. || Les Chinois de Californie. || La minutie, l'impassibilité, la politesse attribuées traditionnellement aux Chinois. || La langue des Chinois : le chinois (ci-dessous).
2.1 La seconde manière (d'écrire) est de représenter les mots et les propositions par des caractères conventionnels, ce qui ne peut se faire que quand la langue est tout à fait formée et qu'un peuple entier est uni par des lois communes, car il y a déjà ici double convention : telle est l'écriture des Chinois, c'est là véritablement prendre les sons et parler aux yeux.
Rousseau, Essai sur l'origine des langues, V.
3 Le caractère des Chinois forme un autre mélange, qui est en contraste avec le caractère des Espagnols. Leur vie précaire fait qu'ils ont une activité prodigieuse, et un désir si excessif du gain, qu'aucune nation commerçante ne peut se fier à eux.
Montesquieu, l'Esprit des lois, XIX, 10.
(En parlant de non-Chinois). || Il a une tête de Chinois, d'un Jaune d'Extrême-Orient, d'un asiatique.
4 Antoine (…) considérait (…) cette figure de Chinois blond et ces lunettes d'or derrière lesquelles deux petits yeux bridés papillotaient sans cesse avec une expression joyeuse.
Martin du Gard, les Thibault, t. I, p. 160.
2 (1820, in D. D. L.). Fig. Individu à l'allure bizarre dont on se méfie. || Qui est ce Chinois-là ?Personne qui subtilise à l'excès. || Quel Chinois ! Chinoiserie.
C N. m.
1 (1616, in D. D. L.). || Le chinois : langue parlée en Chine par 90% des Chinois (les Hans), sous des formes dialectales variées, et écrite de manière unifiée au moyen d'idéogrammes. || Chinois ancien, moderne. || Les tons du chinois. || Écrire le chinois. || Le chinois cantonais (le cantonais) ou yue; le chinois officiel ou putonghua (langue parlée commune), ou guoyu (langue nationale), issu du dialecte mandarin (Chine du Nord). || Transcription officielle du chinois en caractères latins. Pinyin. || Le chinois littéraire traditionnel (seulement écrit) ou wenyan.
4.1 Ce qu'on appelle « langue commune » (putonghua) est la langue officielle de la République populaire de Chine, définie par référence à l'usage, relativement homogène, du nord du pays — la prononciation étant plus précisément calquée sur le parler de la capitale, Pékin —, et dont les règles grammaticales sont celles observées dans les écrits du style réaliste et familier qu'on appelle baihua. Mais dans les provinces maritimes du Sud-Est, on parle des dialectes (fangyan), fort différents entre eux et aussi éloignés du mandarin que peuvent l'être le toscan ou le provençal du français. La langue commune est, là, véritablement une seconde langue qu'on apprend à l'école. Les différences ne portant pas seulement sur la prononciation, mais aussi sur le vocabulaire et la grammaire. Les écarts dans ce domaine vont parfois très loin; par exemple, le système de la négation n'est pas le même en mandarin et en cantonais.
On peut considérer néanmoins qu'il existe un vaste ensemble doué d'une homogénéité réelle, le « chinois », qui inclut les formes anciennes, la langue commune et les dialectes, par opposition aux langues des peuples voisins, birman, vietnamien, thai, etc.
Bien que ces langues « étrangères » aient subi l'influence du chinois (prestige technique), influence manifestée par des apports massifs de vocabulaire, l'opposition reste nette entre un dialecte chinois comme le cantonais ou le minyu et une langue non chinoise, même fortement sinisée comme le vietnamien.
Viviane Alleton, Grammaire du chinois, p. 5-6.
tableau Classification des langues.
2 (1790, in D. D. L.). Fig. C'est du chinois : c'est incompréhensible (par allus. à l'écriture chinoise. → Hébreu). Chinoiser, chinoiserie.
5 Mais une femme en colère, à quoi bon l'écouter ? Je vois bien vite que c'est du chinois absolument; je n'y comprendrai rien de grand, rien de beau, rien d'humain, aucune pensée, enfin pour tout dire.
Alain, Propos, « Savoir écouter », 6 nov. 1913, Pl., p. 166.
———
II
1 N. m. (1832). Petite orange amère (fruit du bigaradier chinois) que l'on cueille, généralement verte, pour la faire confire. || L'écorce du chinois sert dans la fabrication du curaçao.
tableau Noms de fruits.
2 Petite passoire fine, conique (comme un chapeau chinois).
6 Le tout a mijoté quarante minutes avant de passer au chinois, et j'ai poivré cinq minutes avant de servir.
Pierre Accoce, le Polonais, p. 74.
DÉR. Chinoiser, chinoiserie.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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